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Gaza
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Le pasteur Pillay a observé que ce projet bafoue tous les principes en vigueur du droit international humanitaire et des droits de la personne; il fait fi des décennies d’efforts menés par la communauté internationale (y compris les États-Unis) pour instaurer une paix juste et durable pour les peuples de la région; et il relèverait, s’il était mis en œuvre, de plusieurs crimes internationaux parmi les plus graves. «La position des États-Unis d’Amérique en tant que membre responsable de la communauté internationale a été sérieusement mise à mal par la proposition elle-même, sans parler de sa mise en œuvre effective», a-t-il ajouté.

Lors d’une conférence de presse aux côtés du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 4 février, le président Trump a annoncé que les États-Unis allaient «prendre le contrôle» de la bande de Gaza, éventuellement avec l’aide de troupes américaines, et que la population palestinienne qui y vivait devrait partir. «Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza et nous ferons du bon travail là-bas aussi», a-t-il déclaré. «Nous en prendrons possession, nous serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes, nous nivellerons la zone et nous nous débarrasserons des bâtiments détruits», a-t-il précisé, décrivant sa vision de Gaza comme d’une nouvelle «Riviera».

«Après des mois de violences effrénées, de morts, de destructions et de déplacements de populations infligés à la population de Gaza par les forces armées israéliennes, avec le soutien des États-Unis, ce projet de nettoyage ethnique du territoire dévoile l’objectif final inadmissible de ce conflit, recherché depuis longtemps par les éléments extrémistes de la politique et de la société israéliennes, a déclaré le secrétaire général du COE. La proposition du président Trump témoigne d’un mépris flagrant pour les droits fondamentaux des habitant-e-s de Gaza, qui luttent et souffrent depuis de longues décennies.»

Le pasteur Pillay a insisté pour que cette proposition soit catégoriquement rejetée par tous les membres responsables de la communauté internationale et par toutes les personnes de bonne volonté.

«Le Conseil œcuménique des Églises appelle le président Trump à reconsidérer ce projet honteux et à respecter le droit international, ainsi que l’égalité de la dignité et des droits humains de la population de Gaza, a-t-il ajouté. En outre, le COE appelle l’ensemble des croyant-e-s et toutes les personnes de bonne volonté à s’opposer à cette violation flagrante de la dignité humaine et du droit international.»

Le secrétaire général a par ailleurs exhorté les Églises et les communautés chrétiennes à travers le monde à faire entendre leur voix pour défendre la justice, à plaider pour la protection de la vie et des droits des Palestinien-ne-s et à faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils rejettent toute proposition qui faciliterait une épuration ethnique et une occupation permanente.

«Nous affirmons que la paix ne se bâtit pas sur la dépossession et la souffrance de tout un peuple; elle doit prendre racine dans la justice, la dignité et les droits fondamentaux de tous les êtres humains. Que les Églises soient fermes dans leur témoignage, car le Christ nous appelle à nous tenir aux côtés des opprimé-e-s et à rechercher une paix fondée sur la justice. Nous prions pour la paix, la justice et le respect de toutes les personnes qui souffrent sous la tyrannie des puissances de ce monde.»

Texte intégral de la déclaration (en anglais)