Les yézidis:
Des femmes font lentement le tour de leur sanctuaire à Lalesh. Certaines sont accompagnées de leurs enfants. Elles ont été conduites d’un camp de réfugiés jusqu’au lieu saint des yézidis, situé dans les montagnes au nord de l’Irak, du côté de Dohuk.
Au départ, elles sont toutes silencieuses, et chacune veille à ne pas marcher sur le seuil du temple.
Elles ont laissé leurs chaussures dans les voitures, un peu plus loin. Au bout de quelque temps, elles se dérident. Pour le déjeuner, il y a du biryani, du riz aux légumes et au poulet. Ensuite, les enfants se mettent à jouer et à rire.
Ces femmes ont vécu l’indicible pendant leur captivité aux mains de l’État islamique. Elles ont servi d’esclaves sexuelles et ont été torturées. On les appelle «les rescapées».
Le partenaire local de la NCA, Yazda, organise les trajets jusqu’au temple. Peu après s’être échappées de l’esclavage, les rescapées viennent ici. Leur visite est un rituel de purification après les horreurs qu’elles ont endurées.
Elles sont ensuite réacceptées par la société. Les prêtres déclarent publiquement que les femmes ne sont absolument pas responsables de ces atrocités, et que la société doit les accepter pour ce qu’elles sont: des mères, des filles et des sœurs.