Dès la prière d’ouverture, le ton a été donné par le pasteur Devison Telen Banda, de l’Église réformée de Zambie, professeur à l’université Justin Mwale. Il a invité les participant-e-s à une remise en question profonde pour favoriser la redécouverte et la restauration: «Si nous ne posons pas de questions critiques, si nous ne remettons pas en question nos systèmes, si nous ne nous remettons pas nous-mêmes en question, si nous ne remettons pas en question même nos interprétations de l’Écriture […], ce ne seront que de belles paroles.»
Représentant le secrétaire général du Conseil des Églises d’Afrique du Sud, l’évêque Sidwell Mokgothu – président du Conseil d’Églises du Gauteng et évêque du district du Limpopo pour l’Église méthodiste d’Afrique australe – a souligné que cette rencontre, organisée quarante ans après une précédente initiative sur le même thème, se déroulait dans un contexte où résonnent «les échos de la lutte, les chants d’espérance et la voix du Dieu du Kairos, le Dieu qui parle sans cesse».
Le chanoine Moses Matonya, secrétaire général du Conseil chrétien de Tanzanie et président de la Communauté des Conseils chrétiens d’Afrique australe, a accueilli les participant-e-s en saluant leurs engagements, qu’il a qualifiés de contributions concrètes à l’avènement du Royaume de Dieu. Il a également mis en lumière la diversité de l’assemblée, qu’il a perçue comme une réponse à l’appel du Christ à «ne faire qu’un».
Au cours des échanges, les représentant-e-s des conseils d’Églises locaux ont exprimé leurs vives préoccupations quant à l’héritage colonial partagé et à ses répercussions actuelles.
De son côté, le pasteur Kenneth Mtata, directeur du programme «Vie, justice et paix» du COE, a regretté que la société et le monde politique ne prennent plus l’Église au sérieux. Pour lui, la voix prophétique – «le sel et la lumière de l’Église» – est devenue inaudible et inoffensive. Il a insisté sur la nécessité d’une cohérence œcuménique pour faire face à des forces du mal qu’il juge parfaitement coordonnées. Selon lui, cette conférence vise à réorienter l’action des Églises régionales, «en alignant les activités ecclésiales sur la clameur du peuple».
Il a également rappelé les conclusions du document Kairos, qui identifient les causes de l’échec du témoignage prophétique des Églises: une incapacité à lire les signes des temps et à prendre en compte les réalités politiques.
Organisés par le COE en partenariat avec la Communauté des Conseils chrétiens d’Afrique australe et le Conseil des Églises d’Afrique du Sud, la conférence et les séminaires se poursuivent jusqu’au 16 juin.
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