Entretien
Le métropolite est membre du Comité central du COE lequel a, lors de sa session du 21 au 27 juin, exprimé ses préoccupations constantes au sujet des deux profondes crises territoriales en Méditerranée orientale: celle qui touche la Palestine et Israël et celle qui touche Chypre.
Le métropolite Vasilios, qui a étudié la théologie à Athènes et à Fribourg en Suisse, s’est adressé à l’équipe chargée de la communication du COE lors de la session du Comité central, pour lui parler du «passé douloureux» de son île méditerranéenne, dont sa région est une république indépendante.
«Ces conflits motivés par des considérations politiques ont engendré des occupations illégales qui durent depuis des décennies»», stipule une note publiée par l’organe directeur du COE.
La Turquie a envahi Chypre le 20 juillet 1974 avant d’occuper la partie nord de l’île, désormais habitée par des personnes Chypriotes turques.
Concernant Chypre, la note rappelle la destruction des églises et indique que le gouvernement de Türkiye «continue de construire des logements supplémentaires dans la zone occupée de Chypre afin d’y héberger certain-e-s des réfugié-e-s déplacé-e-s victimes du récent séisme».
«Nous prions pour qu’une solution soit trouvée. Nous avons pu, en quelques occasions, nous rendre [dans la partie turque] pour voir des églises aujourd’hui vides et détruites dans nos communautés, c’est extrêmement émouvant».
«Lorsque nous organisons des liturgies dans ces églises et communautés, les personnes qui en sont issues veulent avant tout voir leur église, puis seulement leur maison».
Accord des Nations Unies
Un accord des Nations Unies a permis la création d’un comité conjoint à Chypre chargé de la restauration d’églises, de mosquées, de cimetières et d’autres monuments.
«Nous essayons de restaurer nos églises pour sauver le caractère chrétien de la région, face à la politique turque d’envoi d’imams venus de Türkiye».
S’agissant de Chypre, la note rappelle la destruction des églises et indique également que le gouvernement de Türkiye «continue de construire des logements supplémentaires dans la zone occupée de Chypre afin d’y héberger certain-e-s des réfugié-e-s déplacé-e-s victimes du récent séisme».
La note du Comité central mentionne également que «la visite du président turc à Chypre pour demander une reconnaissance internationale illustre un manque de respect pour le droit international et affaiblit les efforts consentis par les Nations Unies afin de négocier une solution au différend».
En raison des événements survenus en 1973, 142 000 personnes chypriotes grecques et 55 000 personnes chypriotes turques ont été déplacées et 200 000 autres personnes chypriotes grecques enclavées dans la région ont été progressivement forcées de partir.
Les Nations Unies ont été impliquées dans les pourparlers depuis 1999 pour tenter de sortir les deux parties de l’île de l’impasse.
Le métropolite Vasilios s’est vu confier plusieurs mandats au sein du Comité central du COE et a également siégé à la Commission de Foi et constitution du Conseil
Il a représenté l’Église de Chypre dans les dialogues théologiques entre les Églises orthodoxe et catholique romaine et entre les Églises orthodoxe et anglicane.
Selon lui, alors que le COE fête son 75e anniversaire depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, «nous voyons que la question est complexe», invoquant non seulement des raisons liées à la «compréhension théologique de l’unité», mais également à l’état général des sociétés à travers le monde et à leur rapide sécularisation.
